Lundi 07 Octobre Notre seul objectif est de retrouver Griz’land le plus tôt possible, mais il est impossible d’avoir des informations précises. Le déchargement n’étant pas terminé, Bolloré ne peut encore rien faire. Nous avons une procédure en 13 points, que Bolloré nous a remis, pour « l’importation temporaire d’un véhicule avec Carnet de Passage en Douane ». Nous ferons le point quand tout sera fini, pour explications à ceux qui sont tentés d’envoyer un véhicule à Accra. Mardi 08 Octobre Le navire est déchargé, il a même repris la mer. Pour notre conteneur, l’étape importante, est qu’il soit transféré au « Jubilé Terminal » sur lequel on pourra l’ouvrir avec les douanes. Pendant ce temps, Winnie de Bolloré doit s’occuper de faire valider le dosssier par les différents intervenants. Nous n’arrivons jamais à comprendre clairement ce qu’elle fait. Mercredi 09 Octobre Nous ne savons pas vraiment où est le conteneur. Nous sommes prêts à aller à TEMA pour voir ce qui se passe. Winnie nous en dissuade, disant que le transfert est fait, que le dossier suit son cours, et que nous pouvons venir demain (jeudi) avec les clés, pour la 1ère ouverture. On la croit, mais peut-être qu’on n’aurait pas du !!! Nous voyons passer les jours, ça ne nous fait plus rire et nous perdons patience. Jeudi 10 Octobre 8h15, nous sommes dans les bureaux de Bolloré. Contrairement à ce qui a été dit par Winnie, le conteneur n’est pas encore au « Jubilé Terminal ». Nous nous énervons un peu avec le supérieur de Winnie, Hitesch, qui se retranche derrière ses procédures, les directives administratives draconiennes soit disant mises en place pour limiter la corruption et l’entrée de vieux véhicules sur le territoire. Ce qui est certain, malgré notre 1ère rencontre, c’est qu’il n’a rien fait pour nous et n’a visiblement aucune intention de nous aider à faire accélérer les choses. Il nous envoie chez le manager du Terminal à qui il a donné le N° du conteneur depuis hier… 2 gars, sympathiques, Godman et un collègue, de chez Bolloré nous accompagnent. Nous sommes très bien reçus par le Manager du Terminal. Il ne trouve pas le conteneur dans l’informatique. Après 3 coups de téléphones sur le terrain, personne ne trouve le conteneur…. Faut-il s’inquiéter ? Après vérification, il s’avère que le numéro communiqué par le responsable de Bolloré est incorrect !!! Lui qui nous a proné d’être vigilant dans les papiers pour ne pas entraver la procédure… Une fois le bon numéro donné, le manager du Terminal fait transférer immédiatement le conteneur retrouvé, et quand on voit l’étendue et le nombre de conteneurs, on a envie de dire « chapeau » à ce monsieur. Il est midi………… A ce stade, Bolloré doit payer le « Jubilé Terminal » pour que notre conteneur soit inscrit dans la liste des conteneurs à faire poser au sol pour ouverture. Les employés reprennent le travail à 14h et pour que le conteneur soit déposé dans la nuit, il faut payer avant 16h. 14h, tout va bien, le Manager du Teminal accepte de nous faire conduire dans le Terminal pour voir notre conteneur. Sous les ordres du Manager du terminal et sans aucune difficulté nous entrons, équipés de gilets jaunes, dans la zone réglementée où vient d’être entreposé notre conteneur. OUF ! Nous voici devant le conteneur, c’est bien lui (vérification du numéro). De nombreuses personnes nous assistent. La « bête » à déplacer les conteneurs arrive également ! Si nous voulons faire descendre notre boîte du haut de la pile, pas de problème. Mais pour nous la seule vue du conteneur, extérieurement en bon état nous satisfaits. Il faut dire que depuis le 5 septembre, date à laquelle nous avons quitté notre « maison ambulante », le temps commençait à nous paraître extrèmement long. Pendant ce temps, Bolloré doit payer… Godman se fait apporter l’argent pour le paiement. Il n’y a aucune anticipation de la « procédure ». Ils attendent qu’un point soit fini pour passer au suivant. 1km sépare les bureaux de Bolloré au Terminal. L’argent arrive, Godman fait la queue à la caisse. Il se fait refouler… . Avec son statut, il n’est pas autorisé à effectuer un paiement. Il est 15h30. Non seulement il n’y a pas d’anticipation mais ce qui est fait est………..Restons Zen ! Nous sommes dans « la maison qui rend fou », des 12 travaux d’Astérix. Godman est « dingue » et nous aussi. Bolloré nous envoie donc une personne habilitée ! Le paiement est effectué juste avant 16h00, nous l’avons échappé belle ! Notre conteneur sera au sol demain matin pour l’ouverture. Vraiment, si nous n’avions pas été sur place, rien n’aurait avancé ! Ce qui est insupportable, c’est que Bolloré n’est pas un « petit transitaire » trouvé au coin de la rue ! C’est lui qui est en charge de la logistique du port de TEMA (sans commentaire !). Nous prenons malgré tout espoir de partir Samedi. Vendredi 11 Octobre 9h15, nous sommes dans les bureaux de Bolloré. Un agent de Bolloré, Samuel, nous attend au « Jubilé Terminal » pour l’ouverture du conteneur. Amos nous accompagne, heureusement… Pour la traduction et en même temps ça fait un intermédiaire qui canalise notre énervement. 1er guichet, il faut prendre son ticket pour obtenir le pass qui autorise l’entrée du Terminal…. Ne cherchez pas à comprendre, ils pourraient donner directement le pass, mais ça serait trop simple. 2ème guichet, Samuel nous met dans la queue avec notre ticket pour obtenir le pass. Au bout de 5 mn, un gars qui attend également l’engueule, en lui disant que c’est à lui de faire la queue pour ses clients. Et effectivement c’est bien ce qu’il entreprend de faire après cette remarque. Arrivé au guichet, le comble, il nous dit qu’il faut payer 1€/ personne. Pas question ! Nous avons payé 1045 US$ pour la prestation de Bollore à Tema. Il paye. Nous voici à nouveau devant le conteneur (vérification du numéro du plomb). Le spectacle est impressionnant. Des centaines de personnes vident leurs conteneurs sur le parking. Il y a de tout, partout ! Nous sortons Griz’land, contents de le revoir ! Pas de dégats dans le transport et il démarre sans problème ! Grand soulagement. Nous apprenons avec satisfaction, contrairement à la procédure (tient ça déroge ?), que le véhicule ne sera pas remis en conteneur après la 1ere inspection. Des gars du port nous aident à remettre la galerie en place. Nous attendons Samuel avec la personne des douanes qui doit constater et faire son rapport. Ensuite, nous mettons Griz’land sur un parking…. En attendant de pouvoir enfin repartir. Il est 13h, Samuel part avec notre dossier au bureau des douanes. Ils doivent établir une évaluation financière qui donne un montant de caution, que l’on aurait eu à payer si nous n’avions pas le carnet de passageen Douane (CPD). Une fois cette évaluation faite, nous devons aller dans un autre bureau des douanes qui va libérer, enfin, notre véhicule… Nous avons eu beaucoup d’espoir, mais Samuel est revenu à 17h avec l’évaluation…. Les bureaux ferment ! Le bureau des douanes qui doit libérer le véhicule est fermé le samedi…. Bref, nous allons encore passé le WE à Accra et nous ne serons pas à Ouagadougou pour accueillir Christiane et Christian lundi. Ok, il n’y a pas d’enjeu vital. Mais nous aurons passé 1 mois au Ghana, sans rien visiter, sauf Accra ! Et il va falloir traverser le pays du Sud au Nord le plus rapidement possible, sans rien voir. Ça restera le grand regret de notre voyage, c’est certain. Samedi 12 et Dimanche 13 Octobre Rien de particulier pour ce WE. Nous sommes fatigués de cette attente et de cette procédure interminable pour récupérer notre véhicule. A chaque déplacement sur TEMA, nous prenons un taxi (toujours le même) que nous gardons pour la journée. Il nous prend 35€. Pour en revenir à la procédure, c’est inimaginable : Le dossier passe d’un bureau à l’autre, Bolloré, douane, Terminal…distants à chaque fois d’1km. A chaque étape, il faut faire la queue. A chaque étape, il y a un nouveau document à joindre au dossier ou juste un coup de tampon. Les agents de Bolloré vont à pieds ou en taxi, nous utilisons aussi le notre. Les rues de TEMA sont impraticables. Il y a des bouchons permanents à cause des camions transportants les conteneurs qui circulent dans tous les sens. Nous avons vu plusieurs fois des camions renversés avec leur conteneur : C’est un cauchemard et nous avons hâte que ça se termine. Lundi 14 Octobre Nous arrivons dans les bureaux de Bolloré à 9h30 (le taxi était en retard d’1heure au départ…). Convaincus de repartir avec Griz’land, nous avons pris tous nos bagages. Amos nous accompagne toujours et Jocelyne, sa fiancée a souhaité venir aussi. Pour l’étape de douane en cours, c’est une nouvelle personne de Bolloré qui est partie avec notre dossier avant notre arrivée. Nous avions compris que cette étape était la dernière, avec tampon sur le CPD pour libérer le véhicule.Mais c’est faux… Mauvaise explication, mauvaise compréhension ? … Ce n’est pas si simple ! L’étape de douane en cours, consiste simplement à valider l’exonération des taxes parce que nous avons un CPD. La douane doit ensuite nous affecter un employé pour une examination finale du véhicule. C’est après cette examination que nous pourrons partir. Mais, avant cette examination finale, le dossier revenu de la douane doit être remis et validé dans 2 bureaux différents, MAERKS et DELMAS, transporteur et propriétaire du conteneur. Bolloré en possession du dossier complet doit encore payer le Terminal. Tout doit être fini avant 17h. Le Chef de service de Bolloré, nous fait clairement comprendre que c’est impossible à réaliser dans la journée. Demain étant férié, il faut compter récupérer le véhicule mercredi 16 Octobre. Apprenant cela, Gilbert prend une grosse colère…. Une fois les esprits un peu calmés, nous proposons pour gagner du temps de poster quelqu’un dans la queue de chaque bureau MAERKS et DELMAS, quitte à ce que ça soit nous. A midi, nous apprenons que Mary a fini avec la douane et elle sait qui est désigné pour l’examination finale. Personne ne nous informe de l’avancement, nous sommes obligés de demander. Il est midi… Il n’y a persone pour nous dire si on continue à 14h00 ? On le comprendra par nous-même. A 13h45, nous retournons dans le bureau du « chef ». Il apprend que Mary est revenue. Un dénommé Franck va aller prendre place dans la queue chez MAERKS et Samuel se tient prêt au Terminal pour la fin des opérations. Enfin, nous sentons de l’anticipation sur les actions et une volonté de finir aujourd’hui. Avec notre taxi, nous prenons un employé de Bolloré et les copies du dossier pour MAERKS et DELMAS. Vers 15h00, nous avons le dossier complet en main et nous partons retrouver Samuel au Terminal. Il doit payer les dernières charges puis l’examination aura lieu… Impossible d’avancer, il y des camions bloqués dans tous les sens. Amos et nous partons à pied, avec le dossier sous le bras. Il fait très chaud. A 16h00, Samuel est au guichet du Terminal avec le dosssier que nous lui avons remis. Cette fois nous croyons aboutir à nos fins. Et c’est la Catastrophe ! L’Officier des Douanes qui a établi la déclaration, Vendredi, a oublié de mentionner sur ce document, le N° du conteneur et sa taille. Le dossier est rejeté!!!! Nous sommes effondrés, dépités… A quel stade du processus faudra-til revenir ? Faudra-il refaire le tour effectué aujourd’hui ? Samuel part avec le dossier pour discuter avec la responsable des douanes, lui faire reconnaitre leur erreur et surtout demander que Mercredi nous puissions finir le processus sans refaire tout le circuit complet des différents bureaux. Quand nous quittons TEMA à 17h30, nous avons compris que les douanes devaient refaire la déclaration, qui sera ajoutée au dossier. Nous n’aurons pas à refaire le tour des différents intervenants et nous devrions pouvoir partir à midi ou à 14h, mercredi, puisque mardi est férié. Mardi 15 Octobre Journée Fériée pour la fête Musulmane appelée Tabaski en Afrique de l’Ouest. Accra est beaucoup plus Chétien que Musulman, l’activité est réduite dans les rue mais la ville n’est pas déserte comme on a pu le constater les Dimanches. Christiane et Christian sont bien arrivés hier après-midi à Ouagadougou. Ils ont le visa de l’Entente à demander. Ce visa est valable pour les pays de l’Entente (Burkina, Togo, Benin, Niger, Côte d’Ivoire) et permet de circuler dans ces pays, sans prendre un visa à chaque entrée. Par contre, il ne peut être délivré qu’à Ouagadougou. Evidemment, c’est férié également au Burkina Faso, donc ils ne pourront rien entreprendre aujourd’hui. Mercredi 16 Octobre 7h45, nous sommes à l’accueil de Boloré. Amos est toujours avec nous, il avait trop envie de voir le dénouement heureux de cette affaire, et il voulait bien sûr voir Griz’land. On nous demande de patienter jusqu’à 8h00… 8h15, nous retrouvons Samuel dans les bureaux de Bolloré et nous partons immédiatement pour le Terminal, avec notre taxi. De 8h30 à 9h30, Samuel passe d’un guichet à l’autre sans que l’on comprenne pourquoi… (La maison qui rend fou !) Au dernier guichet, il règle enfin les dernières charges du Terminal. Nous entrons sur le parking où Griz’land nous attend. Un gars, est là pour « checker »… Fait-il cela pour le port ou les douanes ? il prend quelques photos. Un Douanier en uniforme de déplace, vérifie le N° de chassis, cherche le type de moteur…. Finit par dire que tout est OK ! Puisque tout est ok, Samuel nous accompagne dans un bureau de police du port, où nous devons acheter une paire de plaques d’immatriculation provisoires. Cela coûte 29€. On nous les remet avec un petit carnet bleu et une attestation d’assurance valables 15 jours. Sur le carnet, nous devons chaque jour écrire le trajet effectué et nous devons le présenter aux contrôles de Police. Il est 11h00. Samuel repart vers les bureaux avec notre dossier sous le bras. Il doit présenter le reçu de paiement des plaques pour obtenir le dernier tampon, afin que nous puissions enfin récupérer nos clés et partir. Il revient à 12h20…. Ces temps d’attente à chaque bureau sont incompréhensibles. Nous sommes très prêts du but, mais pas encore dehors ! Nous avons les clés et nous pouvons enfin démarrer, pour faire la queue à la sortie… estimée à 40min, nous dit-on. Nous discutons avec un Douanier, M. Mamadou, qui nous a laissé son N° de téléphone. Il écoute notre histoire et nous dit de l’appeler et passer par lui une prochaine fois… Il peut faire sortir un véhicule beaucoup plus rapidement. Avis aux amateurs, nous avons son N° de téléphone à disposition. Depuis le début de matinée, nous attirons de nombreux curieux et admirateurs. Ca fait passer le temps… Discussions autour de notre voyage, distribution de cartes de visite. 12h25, Samuel repart une fois encore avec le dossier sous le bras…. Il revient à 13h35 ! Nous avons encore attendu 1h20. Il revient avec une dernière personne qui fait un tour rapide du véhicule… Hourrah !!!! Ca y est nous passons les grilles du port….Nous récupérons le Carnet de Passage en Douane avec le Tampon d’entrée au Ghana ! Nous retournons aux bureaux de Bolloré. Samuel nous donne une copie du « Dossier » qui comtient 8 pages. Objectivement, lundi à 16h, même sans erreur sur le dossier, nous n’aurions jamais pu sortir… 14h, nous disons « Au revoir » et « Merci » à Amos qui nous a vraiment beaucoup aidés. Nous quittons TEMA, avec pour objectif d’atteindre Kumasi. En résumé, notre conteneur a été débarqué le 7 Octobre et nous l’avons récupéré le 16 Octobre, avec la conviction que sans notre présence quotidienne, cela aurait pu être encore plus long. Cette fois, ça y est nous reprenons la route ! Pas très agréable au départ, avec la circulation intense de Tema et Accra. L’état de la route est globalement correct. Il y a juste 2 ou 3 surprises, de travaux ou arrêt goudron non signalés ! Nous n’atteignons pas Kumasi ce soir. A la nuit, nous demandons l’autorisation de dormir dans une station service. Cela ne pose aucun problème. Evidemment ce n’est pas le grand confort, mais nous retrouvons notre lit avec plaisir. |